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Hommage à Luis Figo

 

 

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Luis Figo  - Page 2/4

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 ...

Luis Figo- Que fais-tu là, petit ? Demande le joueur.

- Euh... Je ne fais rien de mal. Je vous le jure. Répond l'enfant.

- Je vois bien, dit le joueur, esquissant au passage un large sourire afin d'indiquer au mioche ses intentions pacifiques. Mais pourquoi es-tu resté caché ici après le match ?

- Je voulais juste essayer de vous voir de loin, répond l'enfant, les yeux soudain devenus d'une intense luminosité. Il sourit à son interlocuteur, et derrière son sourire il est facile de deviner une évidente subjugation.

- Comment t'appelles-tu ? Et comment savais-tu que j'allais revenir sur le terrain ? Demande le joueur.

- Je m'appelle Pedro. Et j'avais l'intuition que vous reviendriez sur le terrain après le match. Je le savais, car les grands acteurs veulent souvent revoir une dernière fois la salle après le spectacle, surtout si c'est leur dernier. C'est en tout cas ce que je me suis dit, et j'ai eu raison. Termine le mioche dont le visage semble désormais effacé de toute trace de crainte et affiche au contraire un air de vainqueur.

L'homme sourit de plus belle, et passe la main sur les cheveux du petit, en signe amical.

- Tu as gagné alors. Tu m'as vu. Dit-il au gosse, l'invitant à s'asseoir sur une des chaises des gradins désormais bien vides. Et il poursuit :

- Et nous sommes maintenant comme deux stars déchues, ici, tous seuls dans cet antre d'acclamations et de cris de joie. Nous sommes plongés dans le néant du silence. De quoi avons-nous l'air ? Finit-il dans un éclat de rire, désormais largement partagé par le gosse qui semble être entré tout droit dans un rêve.

Luis, vous êtes mon idole. Simplement mon idole, mais c'est beaucoup une idole. Poursuit le gosse d'un air redevenu sérieux. Et maintenant, enchérit-il, maintenant que vous ne serez plus le patron de la sélection portugaise, ca fait déjà un vide. C'est comme si mon coeur avait soudain déménagé je ne sais où, mais très loin. Je ne peux pas bien vous expliquer ce que je ressens. Finit l'enfant.

***

Le joueur semble autant ému que le gosse qui lui donne la réplique dans cette scène improvisée. Il considère de toute évidence les paroles de son étrange petit interlocuteur avec un profond respect, et enchaîne...

- Le vide que tu ressens, je le ressens aussi déjà, une demi-heure à peine après mon dernier match revêtu de ce maillot fétiche pour lequel j'ai donné toute mon énergie d'homme. Je ne te connaissais pas, mais au fond je savais que tu existais, Pedro. Car tu es sans doute le symbole de tous ceux qui m'ont toujours soutenu dans l'ombre, et qui ont été fiers de défendre la sélection à travers mon travail.

Il y a trois minutes nous ne nous étions jamais croisés, et curieusement, poursuit le joueur, rien que de savoir que désormais tu ne seras plus sur les gradins à me regarder défendre nos couleurs et que je ne jouerai plus pour toi avec ce maillot, me donne un sentiment de vertige. Finit-il.

- Il ne faut pas ! Répond fermement et du tac au tac le petit Pedro soudain devenu psychologue malgré lui. En quelques instants, il s'est transformé en adulte et sent que les mots qu'il va prononcer auront une grande importance pour son champion. Il poursuit...

C'est sûrement ça les champions, les vrais. Ceux qui ne se contentent pas d'être de grands joueurs mais qui deviennent des statues vivantes. Dit le gosse. Ils ne ressentent pas la peur du jeu et du combat, et n'hésitent pas à se livrer de toute leur âme pour tout donner.

Mais quand les lumières s'éteignent et qu'ils savent qu'ils ne seront plus aux avant-postes pour représenter toutes ces mains qui applaudissent et tous ces coeurs qui vibrent dans l'espoir, ils se sentent réellement perdus. Faut pas être triste. Les vrais champions qui ont le sentiment d'avoir vraiment tout donné, ne devraient pas se sentir vidés mais au contraire pleins, remplis de tout le bonheur qu'ils ont apporté à leurs supporters. Les vrais champions doivent être fiers et optimistes. Et vous êtes un champion, un vrai comme le Portugal n'en a pas eut depuis longtemps. Vous avez vraiment tout donné. Finit-il.

Après quelques secondes de silence visiblement souhaité, le joueur répond :

- C'est toi qui sans le savoir es en train de tout me donner, petit. Et beaucoup plus que tu n'imagines. Répond l'homme, dont les yeux ont soudain pris un indéfinissable éclat au parfum d'émotion mais à l'allure d'une assurance brusquement retrouvée.

Il dévisage alors longuement le visage de l'enfant avec un air de tendresse et un évident respect. Le joueur semble voir en lui le visage des millions de fervents admirateurs qui l'ont toujours appuyé et soutenu, y compris dans les moments difficiles, surtout dans les moments difficiles. Cela ne tarde d'ailleurs pas à se confirmer, car le gosse, paraissant lire dans les pensées du géant du football avec qui il a l'honneur d'échanger des mots, enchérit en se enhardissant même à tutoyer son idole, car il estime que l'on doit tutoyer les "Dieux"...

- Tu sais Luis, ça ne fait que cinq ans que je te soutiens car je ne suis pas bien vieux. Ca fait cinq ans que je m'intéresse au football et donc également à toi. Ca fait cinq ans que je t'admire, mais je ne me suis réellement senti ton "supporter" que dans tes moments difficiles.

Quand on admire un champion, c'est permanent. Mais si on le supporte vraiment, c'est quand ça va moins bien et dans les moments de doute que ça se voit. Et dans ces moments-là, tu peux me croire que j'ai crié à chaque fois que je te voyais jouer pour le Portugal. Là, je t'ai vraiment supporté. Si tu savais à quel point j'ai hurlé ! Achève-t-il de dire, tout en prenant un air canaille et fier...

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